Béatrice est sénégalaise et en plus d’être étudiante à l’université Jean Monnet depuis deux ans, elle est déjà auto-entrepreneure ! À 25 ans, la jeune femme possède déjà une petite entreprise dans sa ville natale – entreprise qu’elle a montée avec quatre de ses amies. L’histoire commence il y a un peu plus de deux ans, à Ziguinchor dans la province de Casamance au Sénégal. L’idée est simple : mettre en place un poulailler, acheter des poussins pour les élever puis les vendre. « Zigu’élevage » est donc né d’une idée et continue aujourd’hui à bien fonctionner ! Ce projet a été fondé à l’origine parce que les quatre filles avaient besoin d’argent, et Béatrice l’a aussi vu comme un moyen de resserrer les liens entre elles. Aujourd’hui elle est très fière de ce poulailler qui leur permet de s’auto-employer et, elle l’espère, d’employer d’autres jeunes dans un futur proche : « c’est assez compliqué mais ça en vaut la peine ». Béatrice souhaite en plus inscrire son projet dans une démarche de développement durable en installant des panneaux solaires pour alimenter son poulailler en électricité. Si son départ pour la France a modifié certaines choses concernant la gestion de la micro-entreprise, Béatrice reste très active – elle s’occupe particulièrement de l’aspect communication de « Zigu’élevage ». Son objectif est de développer toujours plus leur petite activité et d’avoir in fine leur propre terrain.
"Mes études vont me permettre de faire des grandes choses"
En parallèle à son travail dans le projet, Béatrice est étudiante en troisième année de LEA (Langues Etrangères Appliquées) à l’Université Jean Monnet. Elle a réalisé sa première année d’études supérieures au Sénégal avant de venir en France pour poursuivre son cursus. A la rentrée 2019, elle espère pouvoir continuer en master, spécialisé dans le commerce international. Son souhait : se former au mieux et rentrer au Sénégal une fois ses études terminées afin de monter son entreprise, la rendre pérenne et ainsi employer des gens de son village. C’est une façon pour elle de lutter contre la pauvreté qui sévit dans son pays. Selon elle, ses études en France « vont (lui) permettre de faire des grandes choses ». Evidemment, quitter le Sénégal n’a pas été facile, elle avoue qu’elle a failli abandonner, la distance avec sa famille étant difficile à gérer. Mais elle est restée et est aujourd’hui très épanouie. « Je suis venue étudier en France pour être indépendante » et c’est aujourd’hui ce qu’elle est ! Elle travaille comme caissière dans un supermarché pour payer ses études, ce qui lui permet une certaine indépendance financière.
Par ses choix, Béatrice tente également de faire passer un message, un message féministe pour toutes les jeunes filles. Elle cherche à montrer que les femmes d’aujourd’hui peuvent faire beaucoup de choses elles aussi, que le monde de l’entreprise n’est pas réservé aux hommes et c’est avec cette idée en tête que Béatrice avance et prouve que tout est possible. Modèle de la femme forte et indépendante, elle pose sa pierre à l’édifice en tant qu’étudiante mais surtout en tant que jeune femme du monde.
Propos recueillis par Chloé Blanchon, étudiante en Master 2 Sociologie à l'UJM.
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